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Terre de communication, Paysan numérique

mercredi 31 mars 2010, par gepeto

D’aucun ont déclaré espace numérique, monde virtuel, ce que produit le réseau Internet. L’ensemble de pensées numérisées en tant que réseau mondial devient le monde virtuel, comme une sorte de terre promise.

La soif de pouvoir a déjà poussé ceux qui servent des desseins mercantiles à faire croire que les règles de l’économie appliquée aux choses réelles dirigent aussi le monde des concepts et des pensées. Les médias et plus globalement les pouvoirs en place usent d’une propagande bien organisée pour maintenir les chemins qu’ils ont abusivement choisi pour tou-te-s.

L’espace numérique, terrain des nouveaux médias, subit, comme la terre face à la chimie, une oppression constante : renforcement juridique, concentration des marchés, consolidation et contrôle gouvernemental, ingérence des multinationales dans l’État. Cela a mis un frein au mythe des nouveaux réseaux numériques comme terre de liberté.

Mais pourquoi devrait-on suivre ce courant ? De quel droit et de quel devoir appliquerions nous des règles issues d’un monde physique à un monde imaginaire, à des espaces dans lesquels les contraintes ne sont pas identiques ?

Celui qui vit et fait vivre le petit coin de monde qui l’entoure, celui qui cultive afin de nourrir ses proches, qui façonne le paysage, celui-là est paysan. Dans le nouvel espace de la pensée numérique, on peut aussi qualifier de créatif qui forge l’irréel dans un souci d’une économie sociale et solidaire. Et ceux-là, nous devrions les qualifier de paysans numériques.

Cette analogie est intéressante parce qu’on est sensible aujourd’hui à la problématique des paysans face à l’industrie agro-alimentaire et à la pétro-chimie, face à l’économie et à la pensée unique. Les méthodes imposées à l’agriculture sont mauvaises. Et plus certain-e-s tenteront de forcer un rapport d’évidence non discutable entre matériel et immatériel, plus on peut leur opposer que maintenant que leur dictat sur le réel s’avère mauvais, leurs essais de dominer le non-réel par une pensée réductrice serait une grave erreur.

L’éthique amenée par les Logiciels Libres, dans le contexte bien précis du développement logiciel, montre la Liberté comme fondamentale. Cette éthique est aussi celle adoptée par les paysans numériques pour leurs ’cultures’.

cf. les Logiciels Libres

 La liberté numéro zéro est la liberté d’exécuter le programme comme vous le voulez.
 La liberté numéro un est la liberté d’étudier le code source et de le modifier de sorte que le programme fasse ce que vous voulez lorsque vous l’exécutez.
 La liberté numéro deux est la liberté d’aider votre voisin ; c’est à dire la liberté de redistribuer des copies conformes du programme à d’autres personnes, comme vous le voulez.
 La liberté numéro trois est la liberté de contribuer à votre communauté ; c’est la liberté de distribuer des copies de vos versions modifiées du programme, comme vous le voulez.

Dans une vision poétique, la terre est de signaux électriques, et leurs agencements, les données, sont les paysages, le minéral. Ce sont directement les procédés, les procédures que nous travaillons en tant qu’être vivant, ceux qui transforment. Hormis le problème de la propriété, problème humain d’un rapport aux choses mais qui concernerait plutôt sa responsabilité vis à vis de ces choses, on peut faire facilement des analogies et habiter l’imaginaire du paysan numérique.